Le Parc National d’Iriki situé dans le sud du Maroc se démarque par ses vastes espaces désertiques. Il est porteur d’une grande richesse culturelle marquée par la vie et l’histoire des nomades, de paysages fascinants et variés pourtant encore peu connu des voyageurs. Grâce à notre guide qui a grandit sur ces terres et qui partage avec passion tous les secrets de ce territoire, vous allez découvrir les spécificités de ces lieux pour un voyage à travers les âges et à travers les grandes étendues qui laissent des souvenirs inoubliables.
Les chiffres du parc naturel d’Iriki
Le parc fait partie de la région du Souss Massa, province de Tata, et s’étend de Foum Zguid à M’Hamid El Ghizlane, entre l’oued Drâa et le sud de l’anti Atlas, sur un territoire de 123 000 hectares.
Il a été créé en 1994 dans le but de préserver les espèces animales et réhabiliter les zones humides du centre du lac asséché, là où la désertification s’intensifie toujours plus.
Le parc national d’Iriki se situe à 150km au sud de ouarzazate et 80km au sud ouest de Zagora. Les routes principales depuis les plus grandes villes comme Agadir, Marrakech ou Ouarzazate menant à Foum Zguid sont facilement praticables avec n’importe quelle voiture de tourisme. A partir de Foum Zguid, on accède au lac Iriki et aux dunes en 4x4 ou en moto par des pistes caillouteuses et de sable.
Près de la moitié de la surface du parc est recouvert par les dunes de sable dont l’Erg El Mhazil où il est possible de partir pour un bivouac dans une nature préservée, avec une vue incroyable sur le Jbel Bani au loin et les paysages dunaires de l’autre.
La faune du parc national d’Iriki
Le parc national d’Iriqui abrite une faune sauvage variée et spécifique à cette région désertique et montagneuse du Maroc : la gazelle dorcas, le mouflon à manchette, la hyène rayée, l’outarde oubaras, le varan, le lézard, le caméléon, le fouette-queue, les serpents et scorpions. On dénombre aussi de nombreux oiseaux dont un des plus emblématiques est celui qu’on appelle l’oiseau du voyageur, reconnaissable à son plumage blanc et noir et au chant mélodieux.
Certains de ces animaux sont facilement observables comme l’oiseau voyageur ou les lézards mais pour la plupart il faut savoir faire preuve de patience et de discrétion pour les croiser. Les randonnées à pied et les trekkings que nous proposons chez DESERT FOUM ZGUID sont la meilleure façon pour se déplacer dans le désert car ils vous emmèneront dans des lieux plus reculés, vous aurez donc peut être la chance de voir au loin les élégantes gazelles, mais cela n’est pas garanti car nous ne savons jamais ce que la nature nous réserve.
Depuis quelques années, plusieurs espèces autrefois disparues ont été réintroduites dans le parc naturel d’Iriqui comme l’Oryx, l’Addax et depuis 2023 l’autruche à cou rouge. Elles sont parvenues à se reproduire mais cet équilibre reste fragile et sans cesse menacé.
L’hiver lorsque le fond de l’ancien lac Iriki se remplit d’un peu d’eau, il devient un lieu de passage pour les oiseaux migrateurs tels que le flamand rose, les cigognes et le foulque. Cependant, les hivers sont de moins en moins pluvieux et il devient plus rare de voir ces oiseaux dans cette zone.
On trouve également des troupeaux appartenant aux nomades et qui se déplacent en toute liberté sous la surveillance du berger : dromadaires, chèvres, moutons, ânes. Vous pourrez facilement approcher ces animaux paisibles.
Les différents espaces naturels du parc national d’Iriqui
Ce vaste espace est constitué de paysages très variés. Depuis Foum Zguid, par la piste, on approche des plateaux tabulaires, ces montagnes millénaires aux sommets plats dont l’une d’entre elle en forme de tajine se reconnait facilement.
La partie du lac asséché d’Iriki forme une vaste plaine de terres sèches où l’on trouve encore la présence du sel qui forme une légère croûte blanche à la surface de la terre craquelée.
Tout autour, les steppes caillouteuses sont parsemées d’acacias raddiana alors que les dunes accueillent les tamaris qui offrent de l’ombre tant appréciée sous le soleil du désert.
Une grande partie du parc national d’Iriki est constitué de dunes de sable, début du Sahara qui s’étend ensuite jusqu’à la mer Rouge. Là sont présentes les plus belles et plus hautes dunes du Maroc dont les plus connues sont celles de l’Erg Chegaga. Cette zone de dunes regroupe différents Erg : Erg El Mhazil, Erg El Ghoule, Erg Chegaga, erg Laalem, Erg El Haj Ahmed.
Les oasis ponctuent également les paysages. Ils sont des lieux importants dans ces étendues désertiques car ils apportent l’eau si précieuse pour les populations, les troupeaux et la faune sauvage.
Le patrimoine géologique de cette région est fascinant. On peut par exemple observer les formations volcaniques du géoparc du Djebel Bani au nord ou trouver des fossiles, vestiges préhistoriques de la vie aquatique d’autrefois.
De M’Hamid à Foum Zguid on parcourt ainsi toutes ces étendues qui évoluent au fil des kilomètres et créent un dépaysement total.
Gravures et peintures rupestres du parc national d’Iriqui
Le patrimoine archéologique est également unique dans cette région avec la présence de gravures et peintures rupestres qui dateraient du néolithique, 6e/7e millénaire av JC, mais il reste très difficile de les dater avec certitude. Les gravures rupestres sont spécifiques au Sud du Maroc et en particulier dans le parc national d’Iriki. On les trouve principalement autour du village de Zaouiat Sidi Abdenabi et dans les montagnes du Djebel Bani. Elles représentent souvent les animaux qui vivaient là à cette époque comme les zèbres, les rhinocéros et les autruches. D’autres gravures représentent des signes qui n’ont pas pu être décryptés jusqu’à présent et gardent tout leur mystère. Les peintures rupestres réalisées à partir de terre ocre reprennent très souvent la représentation de l’homme libre.
Le lac asséché d’Iriki
Ce lac qui couvrait autrefois environ 80km2, était le deuxième plus grand lac d’Afrique. Il était alimenté par l’oued Drâa. On y trouvait une multitude de poissons que la population pêchait à bord de ses petites barques en bois, un décor qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui !
Plusieurs éléments ont amené l’asséchement progressif du lac Iriki.
La partie nord du lac où les eaux du Drâa arrivées a d’abord subit un ensablement naturel progressif car le vent poussait le sable du désert vers son entrée. Ce phénomène est fréquent dans le désert. Cette région a dû aussi faire face à la prolifération des taons autour des zones humides du lac, devenu un véritable problème pour les nomades qui voyaient leurs troupeaux de dromadaires décimés. La tribu Noaji a donc, à plusieurs reprises, essayé d’ensabler l’entrée du lac pour mettre fin à la présence des taons.
Mais c’est en 1971 avec la construction du barrage El Mansour Eddhabi que l’asséchement du lac s’est accéléré. Les eaux du fleuve ont alors été déviées en amont du lac, près de Ouarzazate afin d’irriguer les cultures et servir les populations en eau de la région de Ouarzazate et de Zagora.
La baisse de la pluviométrie et les années de sécheresses dans le parc national d’Iriqui ont renforcé l’assèchement complet du lac. Le fond du lac ne se remplit désormais plus que pendant les hivers pluvieux, profitant à la faune sauvage et aux oiseaux migrateurs qui se font plus rares.
Erg Chegaga, l’erg de la plus haute dune du Maroc
L’erg chegaga fait partie du grand ensemble du désert de dunes de l’Erg El Mhazil. A l’origine, cet erg est nommé Erg Labidlia qui désigne les anciens esclaves noirs qui avaient pour habitude de monter la plus haute dune à la nuit tombée pour y jouer de la musique dans laquelle ils exprimaient leur pénible condition d’esclaves. A côté de la plus haute dune, on trouve Labidlia srera, la « petite » dune. Le nom de Chigaga a progressivement pris place avec le développement touristique et reprend le nom du lieu où, au nord de ces dunes, étaient cultivés des champs.
Cet erg fait partie du parc national d’Iriki, il est situé à 75 km de Foum Zguid. Il faut traverser une large partie des plaines asséchées du lac Iriki avant d’y arriver. A son entrée, les tamaris sont largement présents puis on accède à différents lieux de bivouacs, du plus simple au plus luxueux. La plus grande dune emblématique culmine à 300m de hauteur. Vous pouvez la gravir à pied et y admirer le coucher du soleil avec une vue panoramique sur l’ensemble dunaire alentour.
Erg El Mhazil, le désert resté sauvage
Cet erg tient son nom de la tribu nomade qui en possède les terres et qui autrefois y établissait ses campements nomades. On l’appelle également la mer de sable. Là commence le Sahara et ses dunes élégantes. L’Erg El Mhazil offre une vue imprenable sur le lac asséché d’Iriki et ses vastes plaines. Au nord, le Djebel Bani déroule son long ruban de montagnes, tandis qu’au sud on aperçoit facilement les montagnes qui marquent la frontière de l’Algérie située à quelques kilomètres.
Ce lieu a gardé son aspect naturel grâce à tourisme raisonné et qui se veut respectueux de l’environnement. On y trouve encore le calme du désert au sein même des quelques bivouacs fixes, propice à la déconnexion et à l’appréciation de ces espaces à l’ambiance magique.
Le village de Zaouiat Sidi Abdenabi
Dans le parc naturel d’Iriqui, il s’agit du seul village existant. De nos jours, il compte une centaine d’habitants, bien loin du nombre de nomades que l’on y comptait autrefois. Au fil des années, la plupart des villageois ont fait le choix de rejoindre des villes plus grandes, pour à la fois plus de confort et trouver plus facilement un travail. Les quelques enfants du village sont scolarisés dans la petite école au centre du bourg, financée par le gouvernement.
Le village porte le nom de son ancien marabout Sidi Abdenabi, fondateur de ces lieux. Il était un homme saint et riche en savoirs qui a porté l’apprentissage de la lecture par le Coran et porteur de nombreuses connaissances autour de la médecine par les plantes. Lors de la visite du village, vous pouvez découvrir son tombeau.
Récemment, les vestiges d’un ancien village dans l’oasis ont été retrouvés. Il fut probablement recouvert par les eaux. Cette hypothèse pourrait justifier la présence de l’ancien ksar sur les hauteurs du village, à l’abri des montées des eaux.
Le village s’est construit autour de l’oasis où s’est développé une agriculture vivrière grâce à un savant système d’irrigation où l’eau est partagée entre les différentes parcelles familiales et extraite du puit principal par la pompe alimentée par des panneaux solaires. On y cultive des légumes de saison, des dattes et des céréales tel que le blé ou les lentilles. Ces céréales sont également semées tout autour du village, au pied de la montagne et pourront se développer lors des années de pluie, sous la surveillance des agriculteurs qui veillent à tenir à distance chèvres et dromadaires de ces biens précieux et appétissants pour les troupeaux qui se déplacent en toute liberté. Ces cultures servent donc principalement à nourrir les habitants du village, une petite partie des récoltes sera vendue sur les étals de Foum Zguid pour un apport financier. Ils vivent également de la vente ponctuelle de bétail.
La seconde ressource des habitants est le tourisme, plus particulièrement l’écotourisme. Il met en avant le formidable patrimoine naturel de la région pour le préserver, le transmettre aux générations futures et faire perdurer sa culture si riche. L’écotourisme est également un tourisme éthique où les populations et chaque acteur local sont directement bénéficiaires de cette activité, permettant de subvenir aux besoins de chacun de façon intègre et respectueuse. En participant à des bivouacs, excursions, nuitées ou même simple restauration de passage auprès des guides et hôtes nomades du lac Iriki, le voyageur contribue au maintien des populations et de leur culture dans leur environnement naturel.
La maison d’hôtes, la petite maison du lac Iriki, permet de séjourner juste à côté du village, où vous serez accueillis par les nomades et partagerez leur culture avec une grande hospitalité.
Chaque année, le village organise son Moussem, un festival traditionnel où les nomades se retrouvent, venant de tous les alentours pour y participer. C’est l’occasion de commercer et de se rencontrer. Il se déroule actuellement fin octobre début novembre, ou au printemps selon l’évolution des dates du ramadan.
La tribu des El Mhazil
La tribu des El Mhazil compte environ 12000 nomades, descendants directs du marabout Sidi Abdenabi depuis le 15e siècle. Cet homme saint s’est établi sur ces terres en raison de la prospérité des lieux et de la richesse naturelle où l’eau et la végétation abondaient. Il en a fait l’acquisition officielle par actes de propriété contre de l’or et a ainsi pu développer et faire prospérer sa tribu sur des terres d’environ 100km².
Les El Mhazil sont des Sahraouis, cousins de la grande tribu Reguibat et descendants de la branche Charg. Les Reguibat occupent désormais une grande partie du Sahara occidental, au sud du Maroc.
Autrefois, les El Mhazil faisaient commerce du sel où les caravanes d’hommes et de dromadaires traversaient le désert durant de longs jours jusqu’à Tombouctou pour échanger leurs précieux biens. On trouve encore dans le désert du parc national d’Iriki les vestiges de cette époque faste avec par exemple les traces enfouies de ce qui fut probablement un ancien souk dans l’Erg El Ghoule. Nombreuses étaient les pointes de flèches que l’on pouvait trouver sous le sable, témoignage du dynamisme de ces lieux au temps des grandes méharées.
Le lac Iriki était un territoire convoité par les autres tribus de par sa situation stratégique et l’abondance de l’eau sacrée en en faisant un lieu de grande richesse. La faune sauvage était également très présente et a permis l’élevage des autruches, présentes en grande nombre, renforçant l’activité économique de la tribu.
L’oasis sacrée et les oasis du désert d’Iriki
Les oasis tiennent une place importante dans les paysages désertiques et dans la vie des nomades qui entretiennent ces lieux.
L’oasis sacrée de Oum Lâalag est une des plus grandes et des plus connue de cette partie du désert. Elle était un lieu privilégié par les nomades, sur la route de Tombouctou, à environ 15 km des dunes de Chigaga.
Depuis une vingtaine d’années, l’attrait touristique pour ce lieu s’est fortement développé. On y trouve un hôtel et l’oasis a été délimitée par un mur qui l’entoure. C’est devenu un lieu de passage pour les circuits touristiques de Marrakech jusqu’à l’erg Chegaga.
Parmi les oasis du parc national d’Iriqui on peut citer l’oasis Omih Salah, l’oasis de Zaouia, l’oasis El Grizime, l’oasis Chabbi ou encore l’oasis Laarjimia que vous pouvez aller admirer au départ de Foum Zguid. Lors des excursions avec DESERT FOUM ZGUID, nous avons pour habitude d’y faire une pause ou même vous proposer un pique-nique à l’ombre des palmiers. En toile de fond, les montagnes tabulaires créent un décor fascinant. Avec un peu de chance, vous pourrez croiser un troupeau de dromadaires venant s’abreuver au puit.
Tourisme dans le parc national d'Iriqui
Dans ces étendues dunaires, le tourisme s’est développé, offrant la possibilité aux voyageurs de passer une ou plusieurs nuits en bivouac, dans des campements aménagés au creux des dunes.
Tandis que l’accès par M’Hamid vers l’Erg Chegaga peut présenter une affluence touristique plus forte, l’accès au désert par Foum Zguid vers l’Erg El Mhazil est davantage consacré à un tourisme responsable. Encore peu connu, le désert depuis Foum Zguid est pourtant l’accès aux dunes le plus proche depuis Marrakech, Ouarzazate ou Agadir. La particularité de cette partie du désert est une nature restée sauvage, l’écotourisme étant un enjeu de développement fort pour la région. C’est dans cette dynamique que s’inscrivent les séjours proposés par DESERT FOUM ZGUID, ancrés dans le respect de la nature et des populations locales pour un tourisme culturel et éthique.